dimanche 27 avril 2008

Espionnage à l'islandaise


L' homme du lac est le quatrième roman disponible en français d'Arnaldur Indridason, un auteur islandais.
Indridason est diplômé en histoire et il est journaliste et critique de cinéma. Son père était écrivain aussi, ce qui a beaucoup aidé à développer sa vocation actuelle. Il a déjà trois romans publiés en français : La cité des jarres, La femme en vert et La voix. Les trois romans étaient absolument géniaux et ils ont tous gagnés plusieurs prix.
Cette nouvelle enquête nous emmène sur un terrain différent des autres enquêtes du commissaire Erlendur, il s'attaque cette fois à l'espionnage en Islande pendant la guerre froide.
En fait, le roman commence par un squelette trouvé au fond d' un lac en train de s'assécher et ce squelette a un émetteur-récepteur russe attaché à son pied. Dans les chapitres qui suivent cette première découverte, la voix d'un homme inconnu prendra la relève pour raconter son appartenance au parti socialiste islandais qui l'envoie étudier en Allemagne de l'Est. En arrivant à Leipzig, cet homme change et passe de communiste convaincu et radical à quelqu'un qui est considéré comme un traître parce qu'il n'accepte pas les méthodes de «surveillance réciproque» et de recrutement de ce gouvernement communiste.
Les trois premiers romans ainsi que celui dont je traite ont tous pour personnage principal le commissaire Erlendur. Personnage taciturne et solitaire, il rencontre toutes sortes de gens à travers ses enquêtes. C'est un être très intuitif en ce qui a trait à ses enquêtes et qui est particulièrement obsédé par les disparitions. De plus il a deux enfants qui ne l'aiment pas vraiment : sa fille Eva lind lui reproche constamment de les avoir quittés quand ils étaient tous jeunes et son fils, Sindri Snaer, le traite avec indifférence. C'est un personnage très sensible, qui doit se dépatouiller un peu entre sa vie personnelle plutôt misérable et ses enquêtes qui l' amènent à voir des choses tout aussi misérables.
Dans ces autres enquêtes, il s'agissait souvent du mauvais traitements infligé à des enfants alors que cette fois-ci, il parle beaucoup de vieillesse : il y a plusieurs personnes âgées dans ce roman ou sur le point de mourir, comme son ancienne patronne qui a un cancer en phase terminale et qui respire grâce à une bonbonne d'oxygène et qui traîne chez elle à regarder des westerns.
En fait, l'enquête d'Erlendur et son équipe alternent avec l'histoire de cet homme et finissent par se rejoindre pour ne former qu'une histoire avec une fin qui nous révèle qui est ce squelette du lac et pourquoi il se retrouve au fond de ce lac.
Bref, un livre palpitant mais tout en douceur. Et l'alternance des deux voix narratives nous donnent vraiment envie de continuer la lecture pour découvrir comment les deux histoires vont finir par s'imbriquer.

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