mercredi 2 février 2011

Les idéaux de jeunesse mis à l'épreuve



Des années 1980 à 2003, Leslie Muller ou le principe d’incertitude, le dernier roman de Lynn Diamond, suit le parcours d’un groupe d’amis militants : au fil des ans, la naïveté et les idéaux laissent place à des rêves brisés et à la résignation.

En juillet 1981, Leslie Muller, la narratrice du roman se retrouve au Nicaragua. Tout sauf touristique, ce pays d’Amérique centrale vit des moments troubles et violents. « C’était pour la plupart d’entre nous la première fois que nous voyagions dans un pays qui non seulement faisait partie du tiers-monde, mais venait d’être bombardé», raconte Leslie. En effet, une junte avait réussi à chasser le dernier descendant d’une série de dictateurs, la famille Somoza, qui gouvernait le Nicaragua depuis les années 1930 et son dernier représentant, Anastasio Somoza Debayle, démissionne et quitte le pays en 1979. Par la suite, la junte formée de plusieurs partis se dissout à cause du pouvoir de plus en plus étendu du sandiniste Daniel Ortega qui, par l’intimidation et surtout l’aide des États-Unis, se fait élire à la présidence en 1984. Le peuple du Nicaragua fait les frais de ces bouleversements politiques, victime de bombardements ordonnés par ceux qui s’opposent au pouvoir en place; des bombardements comme celui dont témoigne Leslie Muller et qui tue, entre autres, un enfant innocent qui jouait à faire peur à des chats et des poules.
Leslie Muller fait partie d’un groupe de « Nord-Américaines pétries d’idéaux», des brigades qui sont présentes sur place pour aider dans des garderies, des hôpitaux et des résidences pour personnes âgées. C’est à ce dernier endroit qu’elle rencontre Josua, qui deviendra le grand amour de sa vie. Jeune vétéran de la guerre du Vietnam, il dispense des soins médicaux au Salvador, pays proche du Nicaragua.
Le retour au réel
Étalé sur plus de vingt ans et alternant entre des chapitres au Nicaragua, à New York et à Montréal, le récit retrace le retour à la vie normale, à la réalité, de chacun des personnages. Après avoir scandé des slogans révolutionnaires, la narratrice, elle, se retrouve propriétaire d’un logement à Montréal et fonde une entreprise de rénovations d’appartements avec Tammy, une amie rencontrée en route vers le Nicaragua. Les amitiés sont d’ailleurs au centre du roman. Elles servent à suivre l’évolution de chaque personnage et illustrent les idéaux qui se brisent au fil du temps. «Nous pensions, mon groupe et moi, pouvoir transformer le monde […]. J’avais vécu au coeur d’une idée, non pas dans le monde, mais dans l’idée du monde.» Mais la loi du plus fort continue à dominer au Nicaragua, et ailleurs dans le monde, malgré le désir de milliers de jeunes coopérants. Leslie Muller dit «[…] qui n’a pas songé au suicide au début de l’âge adulte en réalisant ce qu’il faut de compromis, d’hypocrisie et de courage pour survivre». Les choix de vie cités par le groupe d’amis dans le roman sont peu nombreux. Selon Lili, l’une des ex-militantes, les jeunes adultes peuvent «prendre une hypothèque [ou], faire des enfants».
Comment faire pour supporter les horreurs de la guerre ou des bombardements quand on est coopérant venu d’un pays occidental où la vie est plutôt confortable ? Comment retourner à cette même vie quand on a vu d’autres populations se battre pour survivre ? Comment gérer sa vie personnelle, professionnelle et sentimentale quand on est hanté par ce que l’on a vécu dans des pays en guerre? Ce sont là des questions abordées dans le roman de Lynn Diamond. À lire pour tous les étudiants qui rêvent de changer le monde…
Article paru dans Quartier Libre : quartierlibre.ca 

jeudi 2 septembre 2010

Éduquer par les films

David Gilmour, lauréat du Prix du Gouverneur général pour Une nuit rêvée pour aller en Chine, publie L'école des films, un récit où littérature et cinéma font la pair.

Jesse, le fils adolescent de l'auteur, décide d'abandonner l'école. Le père accepte à une seule condition : son fils doit regarder trois films par semaine avec lui. Et nous voici plongés dans le monde du cinéma. De Woody Allen à François Truffaut et de Marlon Brando à Jack Nicholson, c'est l'occasion pour David Gilmour de nous faire son cinéma.


L'école des films.mp3

mercredi 19 mai 2010

Une autofiction testamentaire


Gil Courtemanche publie son nouvel opus : Je ne veux pas mourir seul est une autofiction où l'auteur parle de la maladie du corps : le cancer qui le ravage, et de la maladie du coeur : le grand amour de sa vie qu'il a perdu. 

Toujours aussi franc et direct, Gil Courtemanche écrit une longue lettre d'amour qui tient lieu de testament aussi.


Je ne veux pas mourir seul.mp3

vendredi 14 mai 2010

Brèves nouvelles, moments intenses

La chronique de la semaine porte sur un fin recueil de nouvelles. Celle qui manque de Camille Allaire est fin dans tous les sens du terme. Rapide à lire, il est très court et les nouvelles ne font que deux ou trois pages. Fin aussi dans le propos : l'auteure cherche à décrire des émotions fortes, des moments ambigus, des sentiments impossibles à verbaliser.



Celle qui manque.mp3

dimanche 2 mai 2010

Collection compacte

Kompak est une nouvelle collection des éditions XYZ : des petits formats destinés à mettre de l'avant des novellas.

J-P. April en est le concepteur et le directeur littéraire. 
Il nous explique tout à propos de cette nouvelle collection dont deux titres sont déjà disponibles en librairie : Le seul défaut de la neige de François Barcelo et L'herbe est meilleure à Lemieux de J-P. April.


Kompak.mp3

jeudi 8 avril 2010

Génération d'immigrants


Mauricio Segura publie son troisième roman : Eucalyptus
Alberto retourne au Chili, le pays natal de ses parents, pour assister aux funérailles de son père, Roberto. 

Eucalyptus est la chronique de la semaine au 4 à 6, sur les ondes de CIBL 101,5 - Radio Montréal.


Eucalyptus.mp3

jeudi 18 mars 2010

Une enquête à l'Isle-aux-Grues

Maurice Gagnon publie un nouveau roman policier aux éditions Fides. L'isle silencieuse est une enquête de Gilbert Gauthier de la police provinciale. À l'automne 1947, Pierre Duquet est découvert mort. Noyade ? Non, meurtre. Qui est le criminel ? Tous les habitants de cette petite île sont suspects. 

Dans un univers isolé de tout et dans un passé plutôt lointain, Maurice Gagnon publie un polar classique, dans la veine des romans d'Agatha Christie. 


L'isle silencieuse.mp3