jeudi 24 janvier 2008

Une vie normale

Deuxième roman de l'écrivain et traducteur originaire du Lac-St-Jean. Son premier roman États d'homme (Stanké), publié en 2003, était finaliste pour le Grand Prix de la relève littéraire Archambault. Cette fois-ci, il a publié chez Hurtubise HMH et je sais pas vous, mais moi j'adore le format de leurs romans. Ils sont un peu plus longs que les livres de poches «normaux», ils ressemblent plus aux livres publiés par Actes Sud.
Le sujet du roman est simple mais très délicat, presque tabou : une mère endeuillée effectue un voyage en autobus avec une petite boîte sur les genoux. Pendant le voyage, elle se remémore en accéléré la vie de son fils, Achille, un enfant légèrement infirme (il avait le pied gauche tordu vers l'intérieur) et mort à la suite d'une collision avec une voiture. Je sais pas ce qu'il se passe en ce moment mais il y a plusieurs romans qui parlent d'enfants morts, comme celui de Marie Darrieussecq, Tom est mort. Avec toute cette histoire de plagiat psychique autour, on est pas près de l'oublier celui-là.
On peut dire sans aucun doute que Louis Tremblay écrit bien. C'est simple, clair, fluide sans trop de fioritures et moi j'aime ça! La mère, qui se prénomme Marie, s'adresse à son fils mort dans un long monologue pendant les 140 pages que dure le roman. La lecture est aussi rendue très agréable grâce à la brièveté des chapitres qui ont chacun des titres accrocheurs. Un passage que j'ai énormément apprécié est l'introduction au roman où l'auteur remercie Tom Yorke, le chanteur de Radiohead, qui, selon lui, lui a permis de dépasser son blocage après la publication de son premier roman et l'a inspiré pour celui-ci. J'ai beaucoup aimé ce passage à cause des explications de l'auteur concernant son inspiration et son processus d'écriture.
Le PROBLÈME commence vers la moitié du roman où, d’un seul coup, on passe de la narration de ce deuil extrêmement douloureux pour la mère à sa reprise en charge. Le hic est là : c'est beaucoup trop rapide et on y croit pas un seul instant... Et c’est dommage! C’est dommage aussi parce que à partir de ce moment, à partir du moment où cette fameuse boîte en carton entre en ligne de compte, le roman se transforme en une sorte de leçon de vie plutôt banale. Cela dit, l'introduction au roman et la première partie sont très agréables à lire! Essayez, peut être que vous allez l'aimer...

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